Maasmarathon de Visé (11/5/14)
Le Maasmarathon de Visé appelé aussi de la basse-Meuse est une boucle de 42,195 km mesurés selon les règles IAAF.
Le parcours emprunte des chemins tranquilles, de jolies et pittoresques routes de campagne le long de la Meuse. Il traverse des villages et des centres historiques réputés, comme le coeur de Maastricht, le château d’Eijsden et le centre de Visé.
Avant la course
Bien entendu ce nouveau défi ne s’est pas lancé sur un coup de tête, mais un peu comme une boutade 6 mois plus tôt. Et pourquoi pas … C’est la suite logique de notre évolution. Nous ne cessons, d’augmenter les distance, de réduire les temps, de faire varier les plaisirs autour de notre sport : le jogging. Donc suite à cette décision un peu prise à la légère au début, il fallait que l’entraînement suive.
L’Entraînement
Celui-ci fut un peu différent pour chacun.
D’un côté nous avons Oli., à fond dedans, avec un entraînement donné par son coach 6 jours sur sept, accompagné d’un régime conçu par une nutritionniste.
Pour sa part Jean-Luc à l’habitude, ce sera son 50e marathon.
Et pour notre trio (Guy, José et moi) un entraînement un peu moins organisé et moins conséquent.
L’hiver touche à sa fin et les connaisseurs en la matière, me font vite comprendre que si je n’augmente pas mes séances d’entraînement, je risque fort de ne pas voir la ligne d’arrivée. Difficile d’allier vie de famille et de prendre plus de temps pour son sport.
J’arrive donc à :
- une séance avec le club sur la piste ;
- une sortie le dimanche matin ou l’on court approximativement 20km ;
- le vendredi, solution un peu particulière : je court 10km avec mon fils (5 ans) qui roule en vélo à côté de moi. Une fois retourné à la base, je repars pour faire 12 à 18km supplémentaire, seul.
Cela ma permit de pouvoir parvenir à parcourir 20km, sans trop de fatigue sur du plat à une vitesse de 10km/h.
J’ai découvert les “produits chimiques“. Un antioxydant, en poudre de chez Overstims ; celui-ci permet de réduire les fatigues musculaires pendants les efforts plus conséquent. Sans celui-ci j’aurai vraiment souffert pendant mes entraînements au-delà des 15 km.
Dernier test
Trois semaine avant le jour J, notre test ultime consiste à parcourir 32km sans arrêt à une vitesse qui devrais correspondre à notre vitesse de course. Départ à Colonstère, avec boissons et apports énergétique.
Nous sommes tout un groupe qui se divise en sous-groupes suivant les vitesses que nous allons adopter. A nous trois nous formons le dernier groupe.
Et nous voilà partit à une allure de 5’45”, allure d’échauffement pour tous qui n’est autre que notre allure de course. 2 kilomètres plus loin, chaque groupe adopte son rythme, sauf le notre qui est déjà à son rythme de croisière. Pas top, finalement nous avons zapper la séance d’échauffement.
Après 16km nous nous retrouvons au-delà du centre ville d’Essneux ou nous faisons simplement demi-tour. Après une telle distance, nous ne somme pas réellement fatigué seul quelques prémices de jambes un peu lourdes apparaissent. Le retour se fait par le même parcours. Avec des paysages calme et natures ou il est parfois impossible d’y accéder à part à pied ou à vélo. Une fois 25km atteins la fatigue se fait sentir et l’allure est retombée à du 6’00”. José a un peu plus dure au niveau cardiaque (on entend sa respiration plus rapide) et à un peu mal au pied. Pour ma part je ressens une gène qui s’accentue au fil du temps et qui m’empêche carrément d’accélérer. De nous trois c’est Guy qui s’en tire le mieux. Nous arriverons clairement exténué. A ce stade, une allure de 5’45” pendant 42km me paraît hors de portée et je pense visé plutôt le 6’00”.
Je me fixe donc comme 1er objectif : passer la ligne d’arrivée quoi qu’il arrive.
Et comme second objectif de ne jamais marcher.
Apports énergétique
Quand on y réfléchi pour des joggeurs comme nous qui n’avons pas l’habitude de parcourir une telle distance, c’est réellement malmener notre corps. Nous allons doubler notre effort habituel et donc puiser profondément dans nos réserves.
Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous nous sommes décidé à acheter un pack marathon.
Celui-ci permet :
- d’augmenter ses réserves énergétiques les 3 jours précédents l’épreuve ;
- profiter d’un petit déjeuner équilibré énergétiquement et facilement digeste 1 heure avant l’épreuve ;
- une multitude de gels antioxidants et énergisants pendant la course.
Bien entendu d’autres règles seront de rigueur comme : PAS d’alcool 1 semaine avant l’épreuve.
Le jour J
Le grand jour est arrivé !
Comme prévu dès le levé un morceau de Gatosport préparé la veille. C’est un peu chimique et caoutchouteux, mais pas dégeulasse. Le sac rempli de gourdes, gels, Compeed, et trois vestes suivant la météo qui s’annonce un peu changeante. La veille il a plu toute la journée et ce matin le ciel est grisé et nuageux. Ça s’annonce mitigé.
Nous partons en co-voiturages, vu l’affluence il est parfois difficile de trouver pour se parquer et c’est plus agréable pour le trajet. A cette heure l’inscription est très rapide et la file pour la consigne quasi inexistante.
Ensuite je dépose au “dépôt ravitaillement” une ceinture avec gourde pour le kilomètre 25. Un fois passé cette distance je sais que mon corps réclame de l’eau tout les 2/3 kilomètres. Or les ravitaillements sont prévu tous les 5 kilomètres.
Le temps de trouver tous le monde on se retrouve derrière la ligne de départ. Sur place on discute de la vitesse à adopter. Au vu du test précédent, j’ai plutôt envie d’adopter une allure de 6’00” au kilomètre. Guy qui avait terminé en meilleur forme à envie de suivre le ballon des 4h00 soit une allure de plus ou moins 5’40” soit plus rapide que notre test. Quand à José il veut suivre Guy. Il est vrai que l’allure est important , mais sur une telle distance et pour une telle course le moral y est aussi important. Tant pis je me lance sur le même radeau, je ralentis par la force des choses si nécessaire en fin de parcours.
Les sensations
Nous voilà partir à suivre notre ballon de 4h00. Et pour ceux qui se posent la question, oui c’est un joggeur qui cours avec 2 ballons attachés par des ficelles qui volent au gré du vent. A l’indélébile est écrit “4:00”.
Après 5 kilomètre, il est déjà temps de prendre notre premier gel. Après avoir tout aspiré je me rends compte que j’ai déjà inversé 2 tubes, je viens de prendre un Energix au lieu d’un Antioxidant. Nous avons décidé de les prendre dès que l’on voit le ravitaillement pointer le bout de son nez vu qu’il faut boire quelques gorgées après celui-ci.
Contrairement à ce qu’il était annoncé, notre ballon-guide ne s’arrête pas au ravito. Or Guy et José ont un peu du mal à boire en courant.
A peine un kilomètre plus loin, et déjà une envie pressant vient me gêner. Mais pour rester dans le groupe, il va falloir compenser la perte de temps… Donc me voilà partit devant, à une allure un peu plus rapide, à la recherche d’un endroit pas trop en vue. L’arrêt de 30 secondes effectué et j’ai déjà un autre joggeur qui vient prendre ma place. Ensuite il me faut remonter jusqu’à mon groupe. Afin de ne pas gaspiller mes forces j’y vais doucement, mais il me faudra presque 2 kilomètres pour y parvenir.
La suite du parcours se fait calmement et nous découvrons le paysage. Nous avons convenu que 500m avant chaque ravito., nous accélérions pour arriver plus tôt que notre chef de peloton. Ceci afin de pouvoir se ravitailler calmement.
Au kilomètre 10, juste après le deuxième ravitaillement, on se fait photographier, toujours frais à cette heure.
Pendant le trajet, nous avons tout le temps de discuter et de faire connaissance, entre-autre avec notre “ballon“. Celui-ci nous confiera qu’il court depuis 20 ans, qu’il a commencé les marathons à 50 ans. Il a pratiqué près de 160 marathon, soit +/- 6 par ans. Pour cette course, il est notre ballon de 4h00, mais son meilleur timing est de 3h05. Bref vu son âge et ses performances, on a encore du chemin a parcourir.
Nous sommes dans Maastricht quand nous atteignons la moitié de notre parcours (22e km). Cette distance correspond à notre parcours hebdomadaire du dimanche. C’est à partir d’ici que commence l’effort. Un peu avant le prochain ravitaillement, Guy et José augmente légèrement l’allure sans s’en rendre compte. Je préfère ne pas les suivre, car je sens doucement la fatigue gagner mes jambes. Je les rejoins au ravitaillement et nous continuons à notre allure convenue.
J’avais déposé à Visé ma ceinture et mes gourdes que je récupère à ce ravitaillement. Cela s’avérera inutile, et ne fera que m’ajouter du poids vu que nous bénéficions de ravitaillements d’eau non-officielle entre chaque ravitaillement.
Je commence à entendre José respirer plus bruyamment. Il m’avoue qu’il commence à fatiguer. Notre trio continuera sur sa lancée, sur l’autre berge de la Meuse. Certains passages sont plus lassants, lors des longues lignes droites.
Le ravitaillement des 30 kilomètres sera notre point de rupture. Notre groupe se sépare !
José accrochera notre ballon. Guy part devant, bien moins fatigué que nous deux. Et c’est là que ça devient dure … psychologiquement. J’ai l’impression que la distance restante à doublé, les kilomètres passent plus lentement. Le temps passe moins vite seul, pas de compagnon à accrocher quand on a un coup de mou. Et cela durera jusqu’au ravito suivant.
Kilomètre 35, je ne sais pas si c’est l’eau ou le Gel “coup de fouet“, mais même si la fatigue ne disparaît pas, j’avance avec moins de difficulté. Car pour ma part, à ce niveau, ce n’est ni rythme cardiaque, ni les muscles qui me posent problème, mais les articulations de mes genoux.
Kilomètre 40, je me fais rattrapé par le groupe des 4h00. C’est la sonnette d’alarme. Je dois reprendre mon allure du début pour les suivre. J’absorbes le dernier Gel du Pack Marathon “Red tonic” qui me donne un bon coup de boost et je repars devant mon ballon des 4h00.
Et juste pour le finish, il tombe des hallebardes (il pleut vraiment très fort pour ceux qui ne connaissent pas l’expression). La température baisse d’un coup. Les gouttes qui ruissellent bien plus abondamment que sous ma douche sont froides. A cet instant, je me rends compte que s’il avait plu pendant 40km, d’une part j’aurais eu froid et d’autre part, je ne sais pas si je serai arrivé à terminer le parcours tellement celle-ci afflige le moral.
Contrairement aux précédents, les deux derniers kilomètres se déroulent rapidement sous mes pieds. Le plaisir d’avoir réussi est tel que ça me donne des ailes et me permet d’accélérer, du moins c’est mon impression.
… Et je passe l’arrivée à 3h58’xx”. Quel bonheur ! Non seulement je réussi mes 2 objectifs, mais en plus en un temps qui me semblait hors de portée.
Et pour ceux qui franchissent la ligne d’arrivée, on reçoit une médaille et notre T-shirt.
Données réelles (Tomtom nike)
- Distance totale : 42,46 km
- Temps total de la course : 3h57′ 44″
- Vitesse moyenne : 5’40″/km (10,7 km/h)
- Calories brûlées : 3605
- Différence de dénivellation : 30 m
Classement (692 participants pour le 42km)
Pos | Nr | Nom | Temps | Moy. | Catégorie |
---|---|---|---|---|---|
1. | 571 | Nyakua Martin | 02:23:32 | 17,62 km/h | 1 sen |
92. | 666 | Hemmer Olivier | 03:13:34 | 13,08 km/h | 18 h40 |
306. | 372 | Wuidard Jean-Luc | 03:43:07 | 11,32 km/h | 49 h50 |
414. | 331 | Lambert Guy | 03:54:10 | 10,78 km/h | 67 h50 |
453. | 620 | Dor Alexis | 03:58:20 | 10,59 km/h | 69 h35 |
496. | 35km | Dor Alexis | 02:45:45 | 10,86 km/h | 72 h35 |
507. | 10km | Dor Alexis | 00:55:00 | 10,91 km/h | 74 h35 |
507. | 533 | José Bose | 04:06:11 | 10,25 km/h | 87 h45 |
666. | 197 | Namotte Catherine | 05:49:47 | 7,23 km/h | 19 dam |
Analyse après course
Il est clair que le moral jour pour 50% du résultat, la facilité de course est favorisée par l’effet de groupe. Et dès lors où nous nous sommes séparé, mon allure à baissé.
Le pack marathon nous a fortement aidé, surtout pour un effort inhabituel auquel notre corps n’est pas habitué. Si prochain il y a, je n’absorberai pas autant de gel et je me passerai volontiers de boisson de récupération.
Ma réussite a été réellement favorisée par mon entraînement sur de la distance les semaines qui ont précédé l’effort.
La semaine qui suit, je ménage fortement mon corps pour le laisser récupérer. Seul quelques tours de piste à du 9km/h me permettent dérouiller un peu les jambes. Et pour ce qui est des douleurs aux muscles, deux jours après il n’y paraît même plus.
Parcours Openrunner
Photos des joggeurs
- Sportograph : http://www.sportograf.com/bestof/2272/index.html
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